A la rencontre de Philippe LENFANT
Professeur à l’Université de Perpignan et responsable du Centre de recherche sur les écosystèmes marins (CREM) du laboratoire CEFREM de l’Université
Le développement économique du port de Port-Vendres va de pair avec un programme favorisant la biodiversité afin de préserver l’équilibre écologique du site. Requalification et aménagement de la Redoute Béar, suivi acoustique, abris pour petite faune… Grâce à l’appui du Département, un centre de recherche de l’Université de Perpignan Via Domitia s’est installé sur l’anse Gerbal (projet Juvaport). Rencontre avec son acteur, Philippe Lenfant.
Ce jour là, le temps est plutôt bon et le ciel est bleu pour Philippe Lenfant, professeur à l’Université de Perpignan et responsable du Centre de recherche sur les écosystèmes marins (CREM) du laboratoire CEFREM de l’Université car il vient de décrocher un projet de recherche à 2 millions d’€ avec ses homologues de Barcelone. La protection des jeunes poissons, c’est son dada ! Depuis plus d’un an et demi, grâce au soutien financier du Département, Philippe Lenfant travaille depuis sa base sur l’anse Gerbal de Port-Vendres à la réimplantation de poissons de Méditerranée.
« ça fait 30 ans que je travaille sur le cycle de vie des poissons et leurs habitats essentiels. Sur les 15 premières années, j’ai surtout travaillé dans les zones naturelles. Puis, on s’est intéressé à d’autres zones, investies par l’homme, comme ici, soutient Philippe Lenfant. Tout ce que je fais va dans le sens de la restauration écologique. Les zones portuaires sont quelque part un fabuleux terrain de jeu ! On y pose des gabions sur les parois des quais qui deviennent des habitats pour les juvéniles. Il y en une quarantaine ici. Ça leur permet d’échapper à leurs prédateurs et d’assurer ainsi leur développement. Toutes ces coquilles d’huîtres représentent des garde-mangers pour eux. Une vie, un biofilm se crée tout autour». Des sars, des labridés, des denti…Plus de 60 espèces de poissons sont identifiées dans une zone de 20 km autour du port de Port-Vendres (à confirmer). Les derniers relevés montrent tout le bien-fondé de la création de ces niches écologiques. « Port-Vendres, pour nous, c’est un laboratoire à ciel ouvert ! Ce projet Juvaport va durer 5 ans. Notre implantation ici est stratégique. Déjà en 2016, le premier mérou juvénile, c’est ici que je l’ai trouvé et pas dans la Réserve marine ! La nature est opportuniste vous savez, encore faut-il l’aider. C’est ce que nous faisons ici. »